Comment reconnaitre l’anxiété de performance en contexte d’études universitaires?
- Soutien aux études
- Anxiété de performance
- 03 septembre 2021
- Lecture 8 minutes.
Mise à jour le 06 mai 2024
On peut vivre de l’anxiété de performance à l’enfance au primaire ou à l’adolescence au secondaire, mais on peut en faire tout autant à l’âge adulte à l’université, à son travail, dans ses activités sportives, au lit…
Pourquoi fait-on de l’anxiété?
Avant de penser à trouver des solutions à son anxiété, il est essentiel de comprendre ce que c’est.
L’anxiété est un signal, une réaction à un danger réel ou imaginé. Plus précisément, l’anxiété se compose de sentiments subjectifs (peur), de pensées anxiogènes, d’activation physiologique telle l’augmentation de la pression sanguine et de réponses physiques et comportementales comme l’insomnie.
Dans une société où la performance et la réussite individuelle sont extrêmement valorisées, l’anxiété peut se traduire de plusieurs façons: stress élevé aux examens, panique ou crises d’angoisse avant les évaluations, perfectionnisme exagéré dans l’étude, ou une panoplie de troubles somatiques à l’approche des échéances (migraines, troubles digestifs, etc.).
Un niveau modéré d’anxiété peut mener à une performance optimale, tandis que la performance se détériore si ce niveau est trop bas ou trop élevé.
Qu’est-ce que l’anxiété de performance?
L’anxiété de performance serait un trait de personnalité, une disposition latente à réagir aux situations d’évaluation, qui n’attend qu’un contexte propice pour se déclencher.
Mais l’anxiété de performance ne débute pas à l’université. En fait, elle commencerait à se développer dès les années préscolaires et scolaires, et prendrait naissance dans l’interaction entre l’enfant et ses parents, en particulier lorsque la «performance» de l’enfant ne correspond pas aux attentes - souvent irréalistes - d’un parent toujours insatisfait.
L’enfant peut intégrer et faire siens les critiques et jugements parentaux (qu’ils soient exprimés de façon implicite ou explicite), ou encore réagir à l’indifférence du parent, et vivre des sentiments d’hostilité, de culpabilité et de frustration. Ces sentiments, non reconnus et accumulés intérieurement, peuvent se traduire en anxiété.
L’enfant qui se sent incompétent est donc plus anxieux et vit un découragement croissant face à son incapacité à répondre à des exigences trop élevées. Il recherche constamment l’éloge et tente à tout prix d’éviter la critique et l’échec.
Si l’enfant n’a pas le soutien positif nécessaire pour développer une confiance solide en sa valeur et en sa compétence, il apprend de plus en plus à s’évaluer en fonction de gains extérieurs comme les notes à l’école et les récompenses. Ce manque de conviction interne en sa valeur personnelle ira de pair avec une pauvre estime de soi et un sentiment profond d’inefficacité.
L’environnement scolaire, souvent le reflet des valeurs de la société, peut aussi influer sur le développement de l’anxiété de performance, et ce, dès les premières années d’école. Un contexte évaluatif stressant peut faire en sorte que l’élève ressent de l’impuissance et de l’angoisse, ce qui accroit l’anxiété de performance.
L’anxiété de performance en milieu universitaire
À l’université, elle peut être reliée au niveau de difficulté de certains champs d’études. Une compétition serrée pour accéder aux études supérieures peut provoquer une forte anxiété de performance surtout si, en parallèle, le milieu offre peu de soutien sur les plans scolaire et affectif.
Le manque de temps, la diminution des loisirs et des activités sociales, la difficulté à maitriser les apprentissages, l’anonymat et les longues heures de travail sont aussi des facteurs qui contribuent à l’anxiété des étudiantes et étudiants et ont un impact négatif sur leur adaptation au milieu universitaire.
L’anxiété de performance ne se manifeste pas uniquement dans les études; elle peut être vécue au travail, dans le sport ou les activités artistiques. Dans le milieu universitaire, un contexte propice à son exacerbation, elle peut être par contre relativement fréquente.
Lors d’un examen, par exemple, un souci exagéré du passage du temps, la revérification constante des réponses, ainsi que des pensées irrationnelles et négatives, du genre «j’ai tout oublié», «je vais échouer», augmentent le niveau de stress, nuisent à l’attention et à la performance et empêchent de se rappeler ses apprentissages.
En fait, tout est une question d’attitude! Parmi les étudiantes et étudiants fortement anxieux, plusieurs auraient tendance à attribuer leurs échecs à des facteurs internes (leur incompétence ou le fait de ne pas étudier assez fort), et leurs succès à des facteurs externes (la chance, la facilité de l’examen), ce qui perpétuerait le cercle vicieux où la personne ne peut jamais être satisfaite de ses efforts ou avoir confiance en ses habiletés, et continue donc d’être anxieuse à l’examen suivant.
L’anxiété de performance ou la réussite à tout prix
Ce que la personne recherche, au-delà du succès, c’est de prouver sa valeur. Elle ne croit pas, au fond, pouvoir être aimée simplement pour ce qu’elle est, et sent que sa valeur dépend uniquement de ses réussites et de ses réalisations, de ce qu’elle fait.
Tant que cette confiance de base n’est pas assurée, elle a beau accumuler les preuves de ses capacités, récolter des médailles, l’exercice est toujours à recommencer. Quoi qu’elle fasse, elle ne se sent jamais à la hauteur de ses idéaux de réussite.
Les personnes anxieuses de leur performance ont tendance à travailler deux fois plus fort afin d’augmenter leurs chances de réussite universitaire. Malheureusement, et c’est là où l’anxiété de performance devient un cercle vicieux, ces étudiantes et étudiants ont souvent un niveau de réussite plus faible que les autres, un écart qui s’accentue plus la tâche est difficile.
Elles et ils ont parfois développé de moins bonnes habiletés d’étude - dictées par leur souci de réussite parfaite -, qu’ils tenteraient de compenser en étudiant encore plus longtemps, mais de façon inefficace parce que trop perfectionniste.
Comment briser le cercle vicieux de l’anxiété de performance?
Des méthodes d’étude inadéquates sont généralement une conséquence de l’anxiété de performance. Pour certaines personnes, il peut donc être utile d’en prendre conscience et de trouver de nouvelles façons d’étudier en changeant leurs attentes et leurs exigences face à elles-mêmes.
Par exemple, accepter qu’on ne peut pas tout savoir parfaitement, et donc ne plus se mettre la pression de relire cinq fois un même livre et d’en mémoriser chaque détail (ce qui de toute façon est une attente irréalisable), se permettre des activités extérieures à l’étude ou moins se comparer aux autres étudiantes et étudiants et suivre son propre rythme d’étude en respectant ses limites personnelles.
Bien qu’il soit utile d’évaluer et d’améliorer ses méthodes d’étude, ce n’est pas toujours suffisant pour diminuer l’anxiété de performance ou augmenter sa performance.
Reprendre le pouvoir sur son anxiété
La personne anxieuse a surtout besoin d’obtenir du soutien, de clarifier ce qu’elle vit et de prendre conscience des peurs et croyances qui alimentent son anxiété, avant d’arriver à la diminuer.
Pour comprendre et contrôler l’anxiété, il faut aussi réfléchir à la peur inconsciente qui y est liée. Par exemple, la peur réelle face à une évaluation peut être amplifiée par la croyance qu’un échec reflètera sa valeur personnelle, et lui prouvera qu’elle est un échec; ce qui peut être la conviction intime à la base d’un si grand besoin de réussite.
Mais, même en arrivant à éviter l’échec tant redouté, l’estime de soi fragile et le doute constant de soi n’arrivent à être consolidés par aucun succès. D’où une quête sans fin, et vouée… à l’échec.
Tout en demeurant des valeurs importantes, la performance et la réussite personnelle n’ont pas à susciter une anxiété aussi envahissante. Il est possible de reprendre le dessus et d’apprendre à vivre ses études de façon moins anxiogène, moins stressante et, en fin de compte, beaucoup plus satisfaisante.
Pour savoir comment bien planifier sa fin de session et se préparer efficacement aux examens, la mi-session et la fin de session, vous pouvez lire cet autre article.
Les Services à la vie étudiante offrent aussi des ateliers pour aider à vaincre l’anxiété. Faites une recherche avec le mot-clé anxiété dans le calendrier de la vie étudiante pour les découvrir.
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